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Lemoujikdelarueduhâ
21 avril 2019

La survie scolaire / autofiction de soi

 

 

Au début, il n’y avait rien, presque rien. Rien, rien, rien. Et puis, l'école, la reproduction, faire comme ma sœur, être aussi douée que ma sœur « on espère que tu seras aussi bonne élève » me disent les professeurs du primaire. Mme Moiret, Monsieur Desbaud, il m'appelait « libellule », et une fois il m'a portée comme si j'étais un ballon de rugby.

Au collège on fait tous une grande lettre pour une professeur qui avait des soucis de santé on ne comprenait pas bien. Je voudrais faire ça pour ma collègue. Mais je ne sais pas si ça lui plairait ou non.

 

Ça pourrait aussi commencer par... « elle s'est jetée sous un train... » toute l’année, ça va ? Oui ça va … et aujourd’hui les profs : on est passé à côté de cette gamine... et le long silence tabou, le murmure de son prénom parfois. La petite enveloppe dans le coffre-fort de la vie scolaire avec son prénom écrit pour un bouquet de roses blanches. Les sourires les téléphones le rap très fort, les batailles au self pour trier les assiettes et bien ranger son plateau, les convocations, les retards, les motifs de retard, les absences , les motifs d'absences, ceux qui sont sans motif, on peut rien entrer dans le logiciel, ils viennent pas, ils sont là parfois, «  Mais je t'ai vu passer devant tout le monde, ça se fait pas – mais ils m 'ont dit de passer Mme – mais oui, ils se sont tous mis à genou et t'ont dit vas-y passes – bon vazy j’me casse «  les cafés au litre en infusion, nuit d'internat, journée de travail, fête la veille ou pas, les collègues, leurs humeurs, mes humeurs, ça intéresse ça ? De l'intérieur de la vie, de la survie scolaire

 

Ça devrait et doit aussi être le discours habituel, soit, oui, je vais bien, mon travail se passe très bien, je suis contente car je m'entends très bien avec mes collègues. Même, je ne suis jamais restée aussi longtemps dans un travail, car il y a un vrai respect, les CPE nous considèrent et nous valorisent comme jamais. Je n'ai jamais travaillé dans un tel effort de bienveillance. Alors on reste, on s'acclimate, on attend, le déluge, que l'idée du siècle nous tombe dessus … quel travail. Je fais quoi après.

 

 

 

 

 

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